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Prendre un nouveau départ après un accident

Véronique et Sébastien Barbier élèvent 70 chèvres au Plessier-sur-Bulles dans l’Oise. Pour le bien-être de leurs animaux, ils ont fortement remanié la chèvrerie acquise en 2015.

Après une grave chute à cheval, Sébastien Barbier a repris une chèvrerie en 2015 et fabrique des produits laitiers avec sa femme Véronique. Ils ont ensuite diversifié leur activité avec des brebis.

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En ce matin de novembre, Véronique Barbier décore sa boutique à la ferme pour les fêtes de Noël. Les clients ne vont pas tarder. Son conjoint Sébastien vient de terminer la traite et rassemble les fromages et yaourts à mettre en vente dans le magasin. Les deux exploitants de la chèvrerie La BarB’iquette au Plessier-sur-Bulles dans l’Oise ne ménagent pas leurs efforts pour valoriser les produits qu’ils fabriquent. Pourtant, ils n’étaient pas destinés à faire ce métier.

Une chute grave lors d'une course de cheval

Sébastien Barbier a été jockey professionnel durant plus de vingt ans. Mais après un grave accident lors d’une course, il a dû envisager une reconversion professionnelle en 2013. « Nous avions visité une chèvrerie dans les Vosges. Nous nous étions dit que ce serait intéressant d’exercer un jour cette activité », explique Sébastien.

Après sa chute, il se lance et met deux ans pour caler le projet, se former et trouver une exploitation. Son BPREA en poche, il s’installe en décembre 2015. Avec un objectif : « Remettre au goût du jour le fromage de chèvre, de l’apéritif au dessert. » De son côté, Véronique, qui était préparatrice en pharmacie, devient conjointe collaboratrice, puis s’installe en juillet 2021.

Plus d'une quizaine de fromages différents sont commercialisés à la ferme ou sur des marchés. Certains ont reçu des prix à la Foire aux fromages de la Capelle dans l’Aisne et au Concours international de Lyon. (©  Isabelle Escoffier)

Chèvres, puis brebis

Le couple élève désormais 54 chèvres et 26 chevrettes de renouvellement, de races alpine et saanen. Il travaille sur leur cycle naturel : les chèvres sont traites deux fois par jour de février à août, puis une seule fois par jour, le matin, d’août à la mi-novembre, début de décembre. Le reste du temps, elles sont au repos. Deux ans après leur installation, Sébastien et Véronique font l’acquisition de brebis laitières. « Ce n’était pas commun dans l’Oise. Nous avons été des précurseurs », se souvient l’éleveur. Cet élevage s’intercale bien dans le rythme des chèvres et permet de proposer des produits toute l’année. La cohabitation avec les chèvres se passe bien. Mais la traite, une fois par jour de juillet à février, est plus compliquée.

Les animaux ont accès à seulement 78 ares autour des bâtiments. « Nous ne pouvons pas avoir davantage de terres près de la ferme. Nous achetons donc de la luzerne en local et des granulés de céréales », explique Sébastien. Ce qui représente des charges très élevées, dans un contexte de hausse des prix des matières premières. Pour la paille, ils font des échanges avec leur fumier.

Un troupeau de 24 brebis complète le cheptel de chèvres. Cet élevage s’intercale bien dans le rythme des caprins et permet de proposer des produits toute l’année. (©  Isabelle Escoffier)

Travaux tous les ans

La chèvrerie a été fortement remaniée pour améliorer le bien-être des animaux et la qualité au travail. « Nous réalisons des améliorations tous les ans », détaille Véronique. Dernière en date : le déplacement du magasin dans un nouveau local plus grand et plus lumineux. Les éleveurs y vendent en direct, trois fois par semaine, toute une palette de produits fermiers, avec plus de 30 références au total (fromages frais, affinés, secs, faisselles, yaourts, lait, glaces…). Ils proposent aussi des produits d’autres exploitants locaux (œufs, lait et fromage de vache, conserves, boissons…).

Véronique et Sébastien se rendent par ailleurs sur des marchés de la région plusieurs fois par semaine. Leur fille de 19 ans, qui est inscrite au service de remplacement, les aide régulièrement tout comme leur fils de 17 ans. « Nous avions une apprentie l’an dernier. Mais cette année, on ne trouve pas, les jeunes ont beaucoup trop d’attentes », déplore Véronique.

Véronique a une ambition : arriver à éduquer la nouvelle génération sur l’intérêt du « bien manger ». Les exploitants participent chaque année à la « Semaine du goût » avec une intervention dans une école. Membres du réseau Bienvenue à la ferme, ils proposent une journée portes ouvertes annuelle, ainsi que des ateliers thématiques une fois par trimestre. L’an prochain, Véronique et Sébastien seront labellisés Ferme de découverte.

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